
Olivier /Adobestock
Sur les bords du Wolfgangsee, dans la région de Salzbourg, les souvenirs de la mère et de la s½ur du compositeur autrichien s'allient aux splendeurs de la nature alpestre.
Les Français mélomanes savent souvent que la mère de Mozart, née Anna Maria Walburga Pertl, est décédée à Paris le 3 juillet 1778, lors d'un voyage en compagnie de son fils. Mais ils ignorent peut-être qu'elle était venue au monde, le jour de Noël 1720, dans le bourg de Sankt Gilgen, non loin de Salzbourg. La visite de sa maison natale, aujourd'hui transformée en un joli musée à la scénographie aérée et pédagogique, est l'un des bonheurs que réserve un séjour sur les bords du Wolfgangsee, dans cette région autrichienne si prodigue en admirables paysages naturels. D'autant que la s½ur bien-aimée du compositeur, surnommée Nannerl, occupa elle aussi les lieux, une fois mariée au baron von Berchtold zu Sonnenburg, magistrat à Sankt Gilgen. La petite ville lacustre est donc marquée du sceau de la famille Mozart, même si Nannerl, une fois veuve, s'empressa de regagner Salzbourg dont la vie sociale et culturelle lui manquait... Elle y sera alors fort active jusqu'à son décès en 1829, enseignant la musique et ½uvrant à la reconnaissance du génie de son frère.
Depuis Sankt Gilgen, le choix entre s'élever dans la montagne ou rejoindre la rive opposée en bateau... n'en est pas un : il est aisé de faire les deux. En quelques minutes, un téléphérique conduit à 1 225 mètres d'altitude et la vue sur le lac, joyau turquoise serti de montagnes altières, est de ces spectacles auquel il est presque douloureux de s'arracher. Quant à la traversée vers Sankt Wolfgang, elle requiert à peine plus de temps et nous plonge, à nouveau, dans l'univers musical. Certes, L'Auberge du cheval blanc, opérette de Ralph Benatzky créée en 1930, ne se hisse pas au niveau des chefs-d'½uvre de Mozart, mais il est fort plaisant de s'attarder devant l'hôtel qui en inspira l'argument. Avant de pénétrer dans la magnifique église qui recèle un époustouflant retable à doubles volets, réalisé par l'artiste tyrolien Michael Pacher à la fin du XVe siècle. Mêlant panneaux peints et sculptés, il présente en son centre un couronnement de la Vierge et, au pourtour, des scènes de la vie de Marie et du Christ. « Le village porte le nom de Wolfgang de Regensburg (934-994) qui s'était retiré dans une abbaye voisine, explique Thomas Möslinger, responsable de l'office du tourisme. La légende raconte que, pour choisir le lieu précis où édifier l'église, il lança une hache qui se ficha au sol... »
Devenue un haut lieu de pèlerinage après la canonisation de Wolfgang en 1052, l'église est remarquable également par un autre retable, au style baroque foisonnant, réalisé en 1676 par Thomas Schwanthaler, et par son orgue (1629) dans le style de la fin de la Renaissance. Tant de magnificence contraste avec les façades aimables des maisons environnantes, dont les crépis pastel s'illuminent de brassées de géraniums éclatants. « Proie » des touristes durant l'été, Sankt Wolfgang s'offre désormais, beaucoup plus calme mais non moins radieux, sous la caresse dorée des lumières automnales.
wolfgangsee.at ; salzburg.info
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